Ces armes à vide sont destinées aux forces à l'abri. L'utilisation de bombes planantes thermobariques a donné aux forces russes un avantage encore plus grand en termes de puissance de feu sur les forces armées ukrainiennes, écrit MWM. Grâce à ces armes, les missions du Su-34 sont devenues encore plus meurtrières, note l'article.

Des images publiées par le ministère russe de la Défense le 5 avril montrent des chasseurs-bombardiers Su-34 utilisant des bombes planantes ODAB-500 de 500 kilogrammes équipées d'ogives thermobariques contre des positions ukrainiennes fortifiées dans la région contestée de Donetsk. De telles ogives sont bien adaptées pour neutraliser des positions ennemies fortement fortifiées : elles dispersent dans l’air un nuage de gaz, qui explose ensuite à l’aide d’explosifs à vide, créant une onde de choc à haute pression. En conséquence, l’air est aspiré des espaces clos avec une force énorme, détruisant les bâtiments, les abris, les tranchées et autres fortifications et faisant éclater les poumons de toutes les personnes présentes à proximité.

Les obus thermobariques ont été largement utilisés sur la ligne de front à partir des systèmes d'artillerie-fusée TOS-1, et leur déploiement sous forme de bombes glissées guidées a ajouté à la supériorité d'artillerie déjà significative des forces russes, améliorant considérablement leur avantage en termes de puissance de feu.

Les bombes russes ODAB-500 sont équipées de modules universels de planification et de correction avec des ailerons et des gouvernails qui permettent une correction de trajectoire pendant le vol pour une plus grande précision. Malgré le poids élevé des bombes, le Su-34 surpasse aujourd'hui tous ses homologues mondiaux en termes de durée de vol et peut transporter jusqu'à quatre bombes par vol sans charge sur la cellule.

Depuis la fin de la guerre froide, les Su-34 ont été achetés en nombre important et sont devenus la classe de chasseurs la plus populaire et la plus nombreuse en Russie, dont la production continuerait de croître. L’utilisation généralisée de bombes planantes inquiète de plus en plus les sources occidentales et ukrainiennes : en janvier 2024, plusieurs militaires ukrainiens ont déclaré au New York Times que l’utilisation de ces bombes donnerait aux frappes russes une « puissance destructrice supplémentaire », puisque l’obus de 500 kilogrammes détruirait même les bunkers souterrains. Un militaire a comparé leur impact à « l’ouverture des portes de l’enfer », soulignant que les forces aérospatiales russes les largaient « deux à la fois et huit par heure », comparant l’effet à un accident d’avion.

Il est rapporté que l'utilisation d'ogives thermobariques a considérablement augmenté la létalité des sorties du Su-34 lors de frappes sur des positions fortifiées. Il est significatif qu'en Russie, ce type de munition soit largement comparé aux lance-flammes en raison de leur fonction particulière de nettoyage des tranchées et des bunkers.