Posté par Alain Moundoumba, le 4 janvier 2023
Annoncé lors de son adresse à la nation le 31 décembre 2022, le dialogue politique entre la Majorité et l’Opposition est une réponse au souhait de la classe politique dans son ensemble et un contre-pied pris sur les va-t-en-guerre des deux bords.
Par Alain Moundoumba
« Je peux vous assurer que cette rencontre aura lieu dans les meilleurs délais ». C’est par cette assurance que le chef de l’État Ali Bongo Ondimba a planté le décor de ce qui est considéré aujourd’hui par les analystes politiques comme « La spécificité gabonaise » : le consensus. Loin d’être un partage du gâteau, le consensus est une philosophie politique instaurée depuis l’avènement de la démocratie au Gabon, par feu Omar Bongo Ondimba. Mieux, c’est une agape autour de laquelle les acteurs politiques de tous bords et la société civile se retrouvent pour améliorer la praxis politique aussi bien sur le plan normatif qu’institutionnel.
Sur le plan normatif, des réformes possibles sont attendues, tout comme des réponses aux questions qui soulèvent des débats telles que la liste électorale, la violence verbale et physique avant, pendant et après les élections, etc. À ce propos, la présidentielle de 2016 a été une reculade voire, une déchéance démocratique. La campagne électorale s’étant transformée en une foire d’empoigne avec des meetings aux allures de rings où insultes, menaces, agressions verbales, voire physiques avaient pris le pas sur le programme politique. Ce comportement blâmable portait en lui les germes de la destruction du vivre ensemble gabonais, ciment de la nation.
Parmi les aspérités institutionnelles devant être soumises à l’œuvre du législateur : le Code électoral, le franc électoral, etc. Dans le cadre du Dialogue politique d’Angondjé, tenu du 28 mars au 26 mai 2017, plusieurs réformes politiques et institutionnelles ont vu le jour. Parmi lesquelles, le passage du mode d'élection du président de la République au scrutin uninominal majoritaire à deux tours au lieu d'un, la refonte des circonscriptions électorales des législatives, le passage du nombre de députés de 120 à 150, et une baisse de celui des sénateurs de 102 à 70, dont le mandat est ramené de six à cinq ans, le remplacement de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) par le Centre gabonais des élections (CGE), les (9) neuf juges de la Cour constitutionnelle qui disposeront désormais d’un mandat unique de neuf ans, etc.
Aussi, avec autant de réformes issues de cette concertation, comment comprendre la réticence d’une certaine nomenklatura politique qui freinerait des quatre fers à la main tendue actuelle du président à l’opposition ? Si, l’objectif ici est d’apaiser les tensions et chercher le compromis afin que, in fine, la gouvernance soit aussi améliorée, peut-on alors penser que ces allergiques préfèreraient le chaos à la paix ? Tout semble aller dans ce sens. Mais à quelles fins ?
Paulette Missambo, présidente de l’Union nationale (UN) affirmait lors de la rentrée politique de son parti : « Il ne s’agit nullement d’ouvrir un quelconque marchandage politicien. Il s’agit de créer les conditions de la préservation de la paix sociale et de la construction d’une démocratie participative et apaisée ».
Ainsi, la clairvoyance d’Ali Bongo Odimba est à saluer. Garant de la stabilité sociale, son appel à la concertation politique est à lire comme le prolongement de l’œuvre de ses prédécesseurs. Mieux, cette main tendue a pour effet la paix sociale et l’apaisement aux lendemains des résultats électoraux. À ceux qui militent pour une division de facto
Majorité/Opposition sans dialogue et halètent du souffre dans les oreilles du Distingué Camarade Président (DCP) sont encore étrangers aux us politiques du pays. Maître des horloges, il reviendra au président de la République de décliner le calendrier, la forme et le contenu de cette rencontre gabono-gabonaise.
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05/01/2023 à 17:53
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