Posté par Yann Essabe, le 20 janvier 2023
Depuis l’appel d’Ali Bongo Ondimba, invitant les partis politiques et la société civile à une concertation devant aboutir à l’organisation des élections aux lendemains apaisés, il se dégage une certaine unanimité dans le Landerneau politique.
Par Yann Essabe
Dans « Consensus politique et gestion démocratique du pouvoir en Afrique », le politiste congolais Lokengo Antshuka Ngonga œuvre pour un dialogue centré dans la mise en valeur du consensus dans une Afrique exigeante de démocratie à l’occidentale.
En effet, si la démocratie institue la règle majoritaire comme mode privilégié de choix des représentants et de résolution des problèmes sociaux, le consensus au contraire, se fonde sur la palabre, la recherche du consentement le plus large, sans recourir au vote mais plutôt à la discussion pour parvenir à un compromis. « Ce n‘est pas de la compromission », comme l’a souligné la présidente de l’Union nationale (UN-opposition), Paulette Missambo. Consensus et démocratie sont-ils antinomiques ou complémentaires ? Dans le cadre du Gabon, la complémentarité est de mise.
Mieux, le consensus nourrit la démocratie, la renforce et la structure. Car, des Accords de Paris d’octobre 1994 à ceux d’Angondjé de mars 2017, dont la principale décision a été, entre autres, le retour du scrutin uninominal à deux tours, l’objectif recherché a toujours été d’améliorer la gouvernance, maintenir la cohésion sociale et politique par la préservation des équilibres socio-ethniques particulièrement fragiles.
De plus, les décisions issues de ces rencontres ont force de loi quand elles ne sont pas directement inscrites dans la Constitution. Aussi, réduire ces agapes entre Majorité et Opposition à de simples rendez-vous de « partage du gâteau », reviendrait-il à nier « Une voie gabonaise » typique de construction de la démocratie, de l’ordre social et politique.
Que l’on aime ou qu’on la rejette, cette « exception gabonaise », comme l’appellent certains analystes politiques africains, fait recette. Elle veille surtout à ne pas atteindre, lors des crises post-électorales ce que le journaliste français d’origine américaine Stephen Smith appelle, parlant du génocide rwandais « Le seuil de l’inimaginable ». À savoir, les violences politiques, voire les guerres civiles ou ethniques.
De Pierre Mamboundou hier, en passant par le père Paul Mba Abessole, André Mba Obame et Jean Ping aujourd’hui, il y a une constance chez ces leaders : l’amour du pays et le souci de maintenir la paix et la cohésion sociale, au-delà des revendications politiques ou post-électoralistes. Peut-on alors dire, comme le claironnent certains esprits retors, que cette attitude est assimilée à de la faiblesse ? Nous répondrons non. Mais plutôt de la sagesse.
Toutefois, on ne saurait minorer voire ignorer la grandeur d’âme d’Omar Bongo Ondimba, initiateur de ce concept politique maintenu par son successeur, Ali Bongo Ondimba, qui a toujours tendu la main alors que rien ne l’y oblige, dans cette quête perpétuelle de la « démocratie consensuelle. En dépassant les blocages et les clivages entre des positions différentes, voire divergentes pour parvenir à un compromis acceptable, le chef de l’État confirme une fois de plus, son statut d’homme d’Etat dont le souci est « le vivre ensemble des Gabonais ».
L’implémentation sous peu, de cette rencontre politique cruciale qui fait chorus dans le Landerneau politique et la société civile, permettra une fois de plus au Gabon de faire un bond qualitatif dans son processus démocratique.
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20/01/2023 à 09:11
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